un jour, une description

1 août 2020

L’église est une belle église baroque sur une place d’une vieille ville. La façade ocre et verte est très ornée et la grande porte est ouverte. Une foule assez compacte se tient déjà dedans et d’autres sont restés dehors. Quelques-uns sont assis à la terrasse d’un café. Les gens se saluent, s’embrassent, se font signe, ce sont aussi des retrouvailles. Un corbillard arrive, empli de fleurs et d’un cercueil très simple en bois clair avec une croix sans Christ dessus. Il est porté par les hommes en noir et un cortège familial se forme derrière lui pour entrer dans l’église. Au moment où le cercueil passe la grande porte, tous se lèvent et le grand orgue joue le premier accord, puis on entend un trait de violon, rare dans ces circonstances, long et suave, il prend tout le monde à la gorge. Cette douceur et cette sensualité dans cette foule, dans ce moment-là, vous fait comprendre pourquoi on fait cela. Pourquoi c’est si important, les enterrements, les églises, les gens qui se lèvent et la musique. La douceur du violon et la force de l’orgue vous rendent presque heureux dans ce théâtre apaisant que vous avez, presque malgré vous, ancré dans votre mémoire.