un jour, une description

30 juillet 2020

Une rangée de personnes plutôt âgées pendant un concert de musique classique. Au milieu, une femme avec des cheveux au carré, blancs, un peu frisés. Elle ne parle presqu’à personne alors qu’à plusieurs reprises des gens se sont adressés à elle ou ont guetté son assentiment. Elle écoute le concert mais, à plusieurs reprises, elle regarde discrètement son téléphone. A un moment donné, le son fort d’une télévision d’une maison gêne le concert. Le public murmure, elle est tendue et sa tête est comme entrée dans son cou. Sa voisine lui dit quelque chose à l’oreille. Elle hausse vivement les épaules et secoue la tête. Elle n’interviendra pas pour faire cesser le bruit. Les personnes devant elle, se retournent vers elle, puis renoncent à lui parler. Le bruit continue. Elle est responsable, élue, directrice de salle, d’astreinte, maire, peu importe, elle ne veut rien savoir de ceux qui voudrait qu’elle se lève et aille taper à la porte de la maison d’où vient le bruit mais c’est trop. Elle veut à tout prix préserver ce temps où la musique la protège des autres, les empêche de lui demander des choses, de l’interpeller, de lui reprocher ses actions, de l’avertir de ceci ou cela. La musique malgré le bruit gênant crée un espace de quiétude dans lequel elle peut reprendre son souffle.