un jour, une description

4 juin 2020

De loin, on perçoit cinq corps d’hommes adultes, jeunes sur le toit plat d’un immeuble. Un sixième arrive par une porte qui doit ouvrir sur un escalier. Ils semblent désœuvrés. Certains écoutent de la musique avec des casques en regardant au loin, d’autres regardent, écrivent, jouent avec leur téléphone portable et parfois ils se disent quelque chose. Mais pas plus. Ils ne font rien ensemble mais ils sont ensemble. Ils ne s’installent pas, ne s’assoient pas, ils bougent lentement. L’un d’entre eux s’amuse à courir tout autour du toit, à sauter, et à un moment donné, danse, les autres semblent en rire. Ils sont à l’air libre, le toit est assez grand mais ils sont entourés par le vide des dix étages. Quand l’hélicoptère jaune de l’hôpital tout proche passe au dessus d’eux, ils le regardent tous jusqu’à ce qu’il disparaisse. On pense aux cours des prisons au moment des promenades avec ces hommes qui tournent en rond et semblent obéir à un ordre établi dont on ne connait pas les règles.