un jour, une description

13 mai 2020

On entend au loin une musique, quelque chose de très rythmé avec beaucoup de basses. On pense d’abord à du rap et puis non, plutôt du hip-hop ou du R’n’B. On associe cette musique très forte à des adolescents ou des jeunes gens. Effectivement, le son monte encore, gênant tout le voisinage et on entend des voix jeunes qui crient et rient venant d’une maison de vacances en contrebas. Très vite, les cris ne sont plus joyeux mais tendus, ils deviennent inquiétants et on sent comme une menace qui nous alerte. On perçoit une violence sourde dans les tonalités des voix mais on ne sait qu’en penser. On écoute plus précisément et on se rend compte qu’on ne réussit pas à savoir si cette violence tient à une manière de s’exprimer et de se parler entre amis ou s’il se passe vraiment quelque chose. Ce n’est pas la langue que l’on ne comprend pas mais le ton. On se sent perdus et impuissants et on attend avec une peu de fébrilité que les rires reviennent. Puis tout à coup plus rien, le silence, et le quartier reprend sa bourgeoise bienséance. On regrette presque cette émotion soudaine.