un jour, une description

7 mai 2020

Une maîtresse femme d’une cinquantaine d’années sur un marché. Les cheveux sont teints dans un noir de jais, longs, raidis, avec une frange qui durçit ses traits. Elle a le verbe haut et trône sur son étal d’où elle interpelle, salue, apostrophe. Elle donne sans cesse des ordres à des hommes plus jeunes qu’elle qui l’entourent dans le travail difficile du poisson. Fils, employés, ils plient et exécutent ses demandes sèches mais dès qu’ils le peuvent, ils se moquent d’elles bruyamment surtout si elle est partie faire une course ou boire un café. Ils ne peuvent pas complètement accepter ces ordres-là et veulent surtout que les autres croient qu’ils obéissent pour lui faire plaisir, pas parce qu’elle est leur patronne.