Une jeune femme extrêmement mince, habillée tout en noir, fait la queue devant la pharmacie. Elle semble nerveuse ou impatiente et saute d’un pied sur l’autre. Elle bouge ses bras comme si elle était sur un ring. Elle est coiffée d’une haute queue de cheval qui dégage son long visage et met très en évidence le masque qu’elle porte devant la bouche et le nez et qui lui enserre aussi le menton. Contrairement aux autres masques, celui-ci n’a pas de plis et prend la forme du bas de son visage comme s’il avait été moulé dessus. Entièrement noir, il y a en son centre des signes calligraphiques chinois blancs à la hauteur de sa bouche comme un cri muet et incompréhensible. Alors que tous nous ressemblons à des malades errants avec nos masques bleus et blancs d’hôpital, le sien voudrait faire d’elle une guerrière.