un jour, une description

4 mai 2020

Derrière un mur trop fin, une voix de femme qui ne peut s’empêcher de crier quand elle parle. Au départ, on a cru qu’elle téléphonait en arpentant son jardin puis on a compris qu’elle parlait avec quelqu’un présent. La voix est désagréable et ne s’exprime que par mots courts qui sonnent tous comme des exclamations parfois remplacés par des rires en cascade, presque gras. Ces rires répétés sonnent étrangement d’une gaieté factice, elle veut absolument que tout autour d’elle qui vient de réinvestir cette maison vide, soit joyeux et festif. D’un coup, la tristesse de cette mascarade qu’elle n’en finit plus de rejouer nous gagne.