un jour, une description, les recommencées

30 mars 2021

Une dame âgée, seule, à la table du restaurant d’un modeste hôtel près de l’océan. C’est une habituée de cet hôtel, elle rejoint sa table seule, sans qu’aucun des deux patrons n’interviennent. Elle marche très lentement avec une canne en bois. On remarque qu’elle s’est habillée pour le repas et qu’elle aime ce qui brille avec le doré des baskets, le brillant du pantalon et ses couleurs sont le rose et le mauve. Elle a fait un chignon et a mis une fausse fleur dans son chignon. Elle est familière avec les patrons et eux font particulièrement attention à elle. On voit qu’elle attend ses plats avec gourmandise et qu’elle mange avec un appétit et un plaisir visibles. Elle n’aime pas le dessert au menu et elle en demande un autre qu’elle a l’air de beaucoup apprécier. En mangeant seule, elle n’a l’air ni triste ni même dans un état de solitude, elle regarde les uns et les autres sans s’appesantir, elle regarde les allées et venues dans la rue, elle regarde un ou deux dépliants qu’elle a du rapporter d’une de ses promenades. Elle ne semble pas s’ennuyer ni chercher à s’occuper, elle n’a pas de livre par exemple. Elle regarde plus particulièrement une table même si elle le fait avec discrétion. C’est la seule table où il y des enfants. Deux enfants de quatre et sept ans, un garçon et une fille qui mangent avec leurs parents, qui parlent beaucoup, se lèvent pour se promener. Elle essaie de leur parler mais ils se tiennent loin d’elle. Le seul moment où son sourire se fige est quand les deux enfants vont se coucher. On se dit qu’elle est peut-être grand-mère, ou justement pas. Elle montre à peine quelques secondes de tristesse passagère et elle sourit à nouveau en plantant sa cuillère dans son dessert préféré. 

Un jour, une description, le 18 octobre