Un homme de quarante-cinq ans qui est dans un supermarché. Il est venu faire des courses avec un collègue pour le dîner du soir organisé après la réunion de travail qui réunit une dizaine de personnes. Il est chargé de choisir du vin. Il se dirige vers le rayon de son pas lourd qui contraste avec son look de jeune homme. Jean noir, tee-shirt, chaussures pointues et bagues de motard. Il essaie de se donner un peu d’allant mais il n’aime pas faire ça parce qu’il ne sait jamais quoi choisir. Il a en permanence un débat contradictoire dans sa tête : il va prendre du vin rouge, oui mais en bouteilles ou en cubi ? En même temps, beaucoup boivent de la bière, enfin, boivent de la bière avant le repas et du vin pendant, doit-il prendre les deux ? Mais ça fait beaucoup, ils doivent travailler. Il se remémore des soirées trop arrosées, les moments drôles, les inventions pas si idiotes dont on s’est resservi le lendemain, il en sourit, il adore se les raconter et les raconter dans le détail. Il reste un moment dans le vague et appelle son collègue qui finit par arriver, attrape un cubi et un pack de bières et va vers la caisse. Il n’arrive pas à admirer cette manière de faire, presqu’une brutalité pour lui même s’il en est quand même jaloux. Il ne veut pas être encore happé par ces questions-là alors il parle. Sans arrêt.
Un jour, une description, le 4 septembre