Une jeune femme d’une trentaine d’années à la table d’un restaurant déjeune avec son mari. Elle est arrivée en retard et est en colère. Elle commande le menu sans y apporter une grande attention alors qu’elle aime beaucoup ce restaurant de poissons où ils se retrouvent souvent pour déjeuner. Elle entreprend d’expliquer à son mari ce qui la met hors d’elle. Elle voit dans ses yeux qu’elle doit être véhémente et qu’il n’aime pas cela. Elle remonte sa jupe longue noire car elle a chaud. Elle s’est habillée très simplement ce matin car elle était pressée. Ses sandales préférées, sa jupe noir, un tee-shirt blanc, pas de bijoux, les cheveux coiffés au naturel et c’est tout. Elle sait qu’elle est naturellement élégante mais que souvent la colère lui donne un rictus qui l’enlaidit. Elle y pense pendant qu’elle parle, pendant qu’elle mange et se dit qu’il faut absolument qu’elle arrête. Elle n’y arrive pas. Elle continue malgré elle. Elle se rend compte que depuis le début du repas, son mari n’a quasiment pas dit un mot sinon pour essayer de la détendre. Elle se tait. Elle sent sur son visage la moue de dégoût qu’elle ne peut contrôler. Elle n’arrive pas à sourire, elle ne sait pas sortir de la colère. Elle sait que cette colère vient faire rejaillir une colère ancienne et profonde qui la déborde. Chaque fois. Elle sait qu’il faudrait qu’elle fasse quelque chose. Elle se dit que la première étape serait d’essayer de savourer son dessert. Juste ça, ce serait bien. Voilà.
Un jour, une description, le 16 août