un jour, une description, les recommencées

6 janvier 2021

Une femme de soixante-dix ans environ, qui semble encore alerte, est assise en attendant le début d’un concert de musique classique. Comme toujours, elle s’est soigneusement préparée pour ce concert. Ses cheveux sont coiffés et laqués, sa frange, retournée au fer, est impeccable. Elle met une jolie combinaison-pantalon, elle pense qu’elle l’a déjà mise au denier concert mais elle est chic et peu chaude alors elle décide de la remettre. Elle choisit ses jolies chaussures à talon. Elle sait qu’elles ne sont pas confortables mais elle n’envisage pas de sortir en sandales plates. Elle arrive en avance car, bénévole, elle fait partie de l’organisation et ne raterait ce moment pour rien au monde. Elle s’y sent à sa place, indispensable, peut-être pas, mais utile. Elle accueille les gens, parle avec tous, distribue les programmes, bouge des chaises. Elle essaie de reconnaitre les habitués mais a du mal avec les masques. Quand elle voit les musiciens apparaître en habits pour le concert, elle est un peu déçue. Le chef a une chemise en lin à col « mao » qu’elle ne trouve pas suffisamment habillée et les musiciennes sont toutes en chaussures plates avec des habits amples. Elle sent en retour leurs regards sur elle. Elle s’en fiche parce qu’ils viennent tous la voir, ils la tutoient, l’appellent par son prénom et parlent un instant avec elle. Quand, au dernier moment, elle retourne à sa place, les spectateurs la regardent. Elle adore ce moment où elle peut penser qu’elle fait partie d’eux. Elle peut savourer le concert.

Un jour, une description, le 15 août