un jour, une description, les recommencées

25 novembre 2020

Un homme très âgé assis dans un vieux fauteuil défoncé. Vous vous asseyez en face de lui comme vous pouvez, sur une chaise sale et bancale. Vous avez le réflexe d’aller dans la petite cuisine chercher une éponge pour nettoyer la chaise et puis vous renoncez. Vous êtes là pour le voir, lui. Il est habillé comme toujours avec un pantalon gris clair, une chemise bleue et des chaussures en toile de coton sauf que tout est sale. Vous vous rappelez qu’il n’avait jamais été très soigné mais que d’autres s’en préoccupaient pour lui. Vous lui parlez, il écoute, il entend, il comprend, c’est comme si votre récit arrivait comme des vagues du monde extérieur qu’il accueille avec plaisir. De temps en temps, vous voyez son regard s’allumer et vous savez qu’il va rebondir sur un récit à lui. Vous écoutez même si ce qu’il raconte il vous l’a déjà raconté, cela n’a pas d’importance. Vous profitez du son nasillard de sa voix, de sa joie à vous parler. Pourtant, souvent, son regard se perd et vous vous surprenez à regarder ses yeux bleu très pâle qui portent en eux un ailleurs depuis toujours. Vous guettez ces moments où son regard part. Vous faites silence et vous profitez de cet espace suspendu que son regard créé entre vous deux. Vous savez que parfois vous avez le même regard, entre l’absolue solitude et le rêve azuré. 

Un jour, une description, le 28 juillet