un jour, une description, les recommencées

6 novembre 2020

Deux petits garçons d’environ sept ans sur le quai d’un tout petit port. Il se retrouvent chaque été depuis qu’ils sont tout petits, l’un habite l’île, l’autre y vient en vacances dans la demeure familiale. Celui qui vit là est habillé très simplement d’un short, d’un polo et de claquettes. L’autre est plus savamment vêtu avec un bermuda et un tee-shirt à la mode. Il est pieds nus et dit que « c’est trop bien » et que son copain devrait essayer. L’autre lui répond que c’est hors de question, qu’il y a trop de choses sales et coupantes par terre. Celui qui vit là, chaque année montre à son ami qui vient d’arriver, les nouveautés, le bateau qui a coulé, celui qui a été refait, les nouveaux équipements de plongée, des photos des poissons qu’il a pêché, de nouveaux endroits qu’il a découvert et sa nouvelle cabane. Celui qui arrive fait semblant de ne pas trop s’intéresser à tout cela, regarde sans commenter, fait la moue. Peu à peu les rôles s’inversent. Dès que l’un des deux doit prendre la parole, c’est le vacancier qui parle, explique, montre les endroits, la cabane. Il est vite bronzé, parlant facilement aux adultes, se montrant charmant avec tous, il devient celui qui mène la danse. L’autre ne dit rien, il a l’habitude, c’est comme chaque été. Mais l’été prochain, c’est certain, il ne lui montrera pas tout et se fera une cabane secrète où il pourra se réfugier, seul. 

Un jour, une description, le 11 juillet