un jour, une description, les recommencées

3 novembre 2020

Une femme d’environ une cinquantaine d’année attend pour pouvoir entrer dans un magasin. Une fois entrée, elle manifeste vivement son mécontentement mais on ne sait pourquoi. Elle vient presque tous les jours. Elle préfère cela plutôt que de gaspiller. Quand elle entre dans le magasin de fruits et légumes, elle déteste qu’il y ait quelqu’un d’autre car il faut qu’elle prenne son temps. Elle doit regarder les prix et, en fonction de ce qui est le moins cher, elle pense à ses deux repas. Elle se sert avec soin et essaie de calculer le poids, et donc le coût, de chaque chose pour avoir assez d’argent pour payer. Elle voit des gens autour d’elle qui remplissent leur panier, qui achètent les meilleurs produits, les plus chers. Cela la met en colère, non pas qu’ils le fassent mais de ne pas pouvoir le faire. Elle préfèrerait ne pas voir cette opulence, c’est aussi pour cela qu’elle guette les moments où le magasin est vide. Quand elle va pour payer, c’est toujours la même chose, elle a peur de ne pas avoir assez. Même si elle sait que le commerçant qui la connait bien lui ferait crédit, elle a quand même peur. Elle ne veut pas avoir à dire à haute voix, en faisant semblant que cela ce n’est pas grave : « oh, je n’ai pas assez » et entendre répondre « mais ce n’est pas grave, vous me paierez demain ! ». Elle ne veut pas, plus. C’est tout.

Un jour, une description, le 8 juillet