un jour, une description, les recommencées

2 novembre 2020

Dans un port d’une petite ville du Sud de la France, il y a au moins dix voiliers quasiment alignés sur un quai. Ils se ressemblent. Ils sont quasiment tous la même taille, le même blanc avec quelques lignes colorées, ils ne sont pas neufs mais sans être abîmés à part un ou deux qui ont l’air quasiment abandonnés. Sur tous ces bateaux, des hommes travaillent comme s’ils s’étaient donné le mot. On se rend compte que nous sommes un dimanche, que le temps ne permet pas de sortir mais que tous ces capitaines sont venus quand même. Alors à défaut de pouvoir naviguer, ils réparent et rangent. On ne sait s’ils préparent de prochaines sorties ou s’ils remettent tout en ordre après une sortie en mer mais ils font tous la même chose, parfois en décalé. Au début, ils se saluent de loin quand l’un d’entre eux arrive, puis peu à peu, ils parlent, s’invitent, boivent des cafés. Au moment de l’apéritif, on voit que ces hommes se sont regroupés sur deux bateaux assez éloignés l’un de l’autre, comme s’il y avait deux clans que pourtant rien ne distingue de l’extérieur. Ils plaisantent, racontent et rient avec le même accent, de la même façon. On se demande quelles histoires souterraines, quelles amitiés, quelles rivalités, quelles fidélités agitent ce tout petit monde pour qu’ils ne se retrouvent pas tous ensemble. pourtant, quand ils commencent à repartir les uns après les autres, ils se saluent tous à la cantonade et tous répondent. A l’unisson.

Un jour, une description, le 7 juillet