un jour, une description, les recommencées

29 octobre 2020

Un homme lourd, âgé mais moins qu’il n’y paraît certainement, qui vend des objets sur le côté d’un marché. Son camion est plein mais il ne veut pas déballer, il a été chercher des meubles dans une maison la veille et il n’a pas eu le temps de bien les regarder, d’en profiter. C’est ce qu’il aime faire : aller dans des maisons, en sentir l’atmosphère, remarquer des petits détails, et puis choisir ce qu’il va emporter ou bien, comme souvent, devoir tout prendre. Ensuite, il revient dans son hangar et il déballe et là, il découvre. Il voit apparaître des choses banales, sans grand intérêt, mais qui peuvent être touchantes et puis, parfois des belles choses et même de très belles choses. Il trie, il nettoie, il cire, il lustre, il répare, il installe parmi d’autres meubles et objets. Il déteste devoir tout remballer, réfléchir aux prix, exposer, parler, négocier et vendre. Il aimerait que quelqu’un d’autre le fasse à sa place. Ce n’est pas pas ça son métier. Son métier c’est d’inventer l’histoire de ces objets, de faire saillir leur beauté et de leur trouver une place dans son univers. Chaque fois, qu’un objet part, il réinstalle tout, il faut qu’il leur retrouve une histoire commune. Il ne sait pas s’il préfère tout garder ou bien s’il aime quand même bien que certaines choses soient vendues pour pouvoir tout refaire, sans cesse. 

Un jour, une description, le 3 juillet