Une femme d’un certain âge parle avec son mari dans leur jardin qui fait face au vôtre. Elle sait qu’elle est très habillée pour une matinée passée chez elle, mais elle ne veut absolument ne pas se laisser aller comme la voisine qui est en train de palisser sa tonnelle, qui est en jean et tee-shirt, qui n’est pas maquillée et a des cheveux courts sans véritable coiffure. Elle sait qu’elle a passé très longtemps à se maquiller, se coiffer, à choisir ses vêtements alors qu’elle va rester chez elle mais il le faut. C’est dans la lenteur de son brushing, puis dans la minutie de la construction de son chignon, dans la sophistication des couches de crèmes et de fonds de teint qu’elle apaise l’inquiétude qui l’étreint matin après matin. Rester chez soi, ne plus voir ses enfants et ses petits enfants, il faut qu’elle fasse tout cela pour arriver à se lever et à faire semblant que la vie continue alors qu’elle, elle est entre parenthèses.
un jour, une description, 26 mai