un jour, une description

13 novembre 2020

Une famille dans le chemin qui longe votre maison. Ils sont cinq, les parents et trois garçons. On les entend avant de les voir. Les jeunes garçons semblent se courir après, on perçoit leurs rires, leurs cris et ils dévalent la pente. Les parents marchent d’un bon pas. On entend le père dire « il faudrait qu’on les appelle, on le les voit plus, il y a la route en bas ». Elle ne répond pas, peut-être acquiesce-t-elle d’un geste car il crie « les enfants, les enfants, venez ». Ils répondent « oui » en chœur et remontent la route toujours en courant et en s’attrapant. Ils arrivent à la hauteur de leurs parents essoufflés. On les découvre à ce moment-là. Les trois garçons sont tous les trois habillés pareil d’un jean et d’un tee-shirt à manches longues bleu, ils sont une doudoune légère nouée autour de la taille bleu marine et des baskets. Ils doivent avoir environ cinq, huit et dix ans. Les parents sont habillés simplement de jean, elle a un chemisier blanc assez large et lui un tee-shirt blanc. A leur pieds les mêmes baskets blanches, lui portant un léger sac à dos. Elle tient à la main quelques fleurs ramassées plus haut sur le bord du chemin. Ils sont étonnants d’harmonie et même un peu inquiétants. On pense aux images publicitaires avec des familles parfaites en train de gambader dans les champs pour nous vendre de la lessive ou des céréales de petit-déjeuner. Ce qui rend la scène différente est qu’ils sont tous masqués. Mais tous les masques sont “faits maison” en tissu bleu clair. Cela nous fait sourire de voir que la volonté d’un accord coloré pastel va jusque-là. Ils sont réunis devant notre portail et les enfants boivent de l’eau à la bouteille. Ils discutent posément un moment et décident de prendre le petit chemin qui part sur la droite. Dès la décision prise, on voit les enfants courir en poussant des hurlements. On les entend à nouveau rire et crier. Cela nous rassure.