Un homme assis à son bureau. On voit qu’il est jeune, très jeune même malgré son masque et sa blouse blanche. Il est d’un blond presque blanc et a des yeux verts, c’est quasiment tout ce qu’on voit de lui. Il vous demande de vous assoir, de dire ce qui vous amène et vous écoute. Très vite, il soupire en disant que ce qui a été fait avant lui a été mal fait, qu’il ne comprend pas qu’on continue à faire comme cela, que c’est dépassé. Il ne regarde même pas vos anciennes analyses et images médicales. Il vous demande de vous installer dans sa machine. Vous devez enlever votre masque. Vous le remettez vite après pour qu’à nouveau vous soyez tous les deux à égalité. Il vous pose quelques questions sans ménagement. Il vous inquiète. Il le sent et il s’en moque, il ne cherche absolument pas à vous rassurer, ce qui lui importe est de bien montrer que lui, il sait et qu’il va faire mieux. Vous ne savez s’il faut mettre cela sur la compte de la jeunesse ou sur l’inévitable lutte entre médecins, radiologues, spécialistes dont vous êtes le jouet depuis des années. Prise entre la lassitude et l’indulgence, vous repartez quand même avec l’inquiétude qu’il a instillée en vous. Il n’en a cure, les clichés sont parfaits.