un jour, une description

31 août 2020

Une femme d’une cinquantaine d’années grande, athlétique. Son visage est assez étrange car elle a une petite bouche, un nez long, des petits yeux bleus mais l’ensemble est assez harmonieux. Sa blondeur naturelle est ravivée par une teinture. Elle a peu de cheveux et très plats et on voit que sa coupe dissymétrique tente de leur donner un peu de volume. On remarque qu’elle a tout le temps un mouchoir à la main. Elle est assise à une table et boit du café dans un mug. Son téléphone est posé sur la table, elle le regarde régulièrement. Elle attend. Quand il sonne, elle répond vite, écoute, répond brièvement. Elle dit que quelque chose ne va pas, que c’est confirmé. Elle tourne autour du pot. Quand on prononce le mot de dyslexie à propos de son enfant déjà adolescent qui passait des tests, elle a les larmes aux yeux et pleure. Elle n’arrive pas à prononcer le mot, elle dit juste « très, très ». On comprend qu’elle est à la fois soulagée de savoir, effrayée de la tâche à venir et triste pour son enfant qui souffre depuis tellement d’années. Et déjà, on voit dans son regard et sa bouche tordue, qu’elle s’en veut de ne pas avoir vu, de ne pas avoir voulu voir et revient le motif lancinant de ne pas être à la hauteur. D’être une mauvaise mère.