un jour, une description

23 juillet 2020

Deux jeunes garçons sur une plage, ils doivent avoir autour de seize ans. Ils nagent bruyamment en se parlant. Ils ne savent pas très bien nager, ils essaient de surmonter leur maladresse en faisant les “kékés”. Ils crient, ils s’interpellent, on n’entend qu’eux. Ils se laissent peu à peu gagner par l’euphorie de la mer et se mettent à jouer comme des gosses au bord de l’eau, à faire la course à grands renforts de gestes désordonnés, à s’asperger, à se faire prendre par les vagues et les galets. L’un d’entre eux dit qu’il n’aime pas aller loin et, un peu honteux, mais voulant se rassurer quand même, demande en riant, au maître nageur assis sur sa chaise, s’il viendra le sauver. Le maître nageur lui répond qu’il devrait apprendre à nager. Les deux garçons protestent avec véhémence disant qu’ils savent très bien nager en éclaboussant beaucoup autour d’eux mais là où ils ont pied. Après avoir capté l’attention de toute la plage, ils retournent sur les galets. Ils sont assis sur deux pliants qu’ont souvent les personnes âgées, et sirotent du coca en écoutant de la musique fort. A nouveau, on n’entend qu’eux. Ils se narrent à haute voix leurs exploits de natation comme des enfants qu’ils ne sont presque plus ou qu’ils sont presque encore et qui se racontent des histoires pour finir par presque y croire.