un jour, une description

13 juin 2020

Une femme assez âgée assise à une table qui parle avec deux personnes. Elle s’appuie lourdement sur ses avants-bras et de temps en temps se redresse vivement. On ne sait pas si c’est à cause d’une douleur dans le dos ou parce que, d’un coup, elle pense à son maintien et ne veut pas paraître avachie. Sa voix est coupante quoiqu’elle dise et sans réelle nécessité car la conversation semble plutôt calme. On sent que c’est son ton quoiqu’il arrive peut-être par une volonté intrigante de ne pas vouloir être interrompue ni contredite. Il est difficile de savoir si, pour elle, ses interlocuteurs n’existent que comme oreilles qui se doivent d’être attentives mais muettes, ou bien, si elle ne veut surtout pas oublier ce qu’elle tient absolument à dire comme son âge pourrait le faire penser. Quand elle n’arrive pas à ses fins, immédiatement, elle fait un geste d’agacement d’une main et tout son visage se durcit d’une moue presque méprisante. Elle veut tellement se prouver et prouver à tous qu’elle est encore à la hauteur. Pourtant dans cette lutte, elle laisse avant tout jaillir sa peur, comme si avoir tort, juste écouter, c’était encore trop, c’était vieillir.