Un homme avec un regard vert. Les yeux sont verts mais le regard aussi avec une pointe de jaune ou de doré suivant l’humeur ou le jour. Il est dans son atelier, un tout petit endroit où il travaille tous les jours quand il ne va pas à l’école apprendre à des jeunes gens ce que cela serait d’être artiste. Ou plutôt ce que cela serait de faire de l’art, de faire les gestes, de penser à ça, aux formes, de choisir comment on commence, comment on continue, comment on finit. Il montre avec presqu’une certaine timidité ce qu’il fait. Des peintures, des volumes, des choses entre les deux, il parle de comment il aimerait les montrer, du dispositif qu’il voudrait mettre en œuvre pour rendre les choses qu’il fabrique visibles, lisibles peut-être. On voit que quand il parle de cela, montrer, quelque chose en lui se tend et s’affaisse en même temps. Montrer, il le fait si peu, si rarement. Comme beaucoup, certes, mais ce n’est pour cela que c’est moins douloureux. Il ne veut pas que cela se transforme en tristesse, ou pire, en aigreur. Alors il en joue, il en sourit. Mais quand il a fait sa dernière exposition, il était si fier, si pleinement heureux qu’on se souvient de son sourire avec les larmes aux yeux.
Un jour, une description, le 21 septembre