un jour, une description, les recommencées

29 janvier 2021

Deux enfants descendent un long boulevard. On les remarque car ils sont seuls sur ce boulevard sinistre qui mène à un grand carrefour en rond-point sans feu ni passage protégé. Ils sont encore petits, ils doivent avoir une dizaine d’années. Il se dirigent clairement vers quelque part mais tout en marchant d’un bon pas, ils flânent, jouent, parlent, parfois l’un va plus vite que l’autre. Ils semblent très bien connaître leur chemin mais ils ne viennent pas de l’école ou du collège car c’est encore l’été. Ils sont habillés légèrement, l’un est brun, très bronzé et l’autre est plus clair de cheveux comme de peau. Quand ils arrivent près du panneau de signalisation qui annonce aux voitures le carrefour, le garçon brun, sans rien dire, sans prévenir, prend son élan, saute et touche de la main le panneau dans un claquement sec. Et continue comme si de rien n’était. L’autre garçon a poursuivi son chemin sans même lever la tête mais sourit. On a l’impression qu’ils ont même continué leur conversation. On les croise plusieurs fois au même endroit et chaque fois, le jeune garçon brun a fait cela. On ne sait si c’est un rituel, un jeu, une manière de montrer son agilité, un défi sans cesse relevé. On ne sait si, quand ils sont seuls sur le même chemin, le garçon brun le fait quand même ou si le garçon blond ose le faire à sa place. On pense que ce geste va compter dans leurs souvenirs communs d’une amitié.

Un jour, une description, le 15 septembre