Un pan de mur en briques recouvert d’enduit gris décrépi, coupe la peinture en deux. A gauche, la scène, l’ange qui surgit et la jeune femme, déjà auréolée, qui recule, qui d’une main reçoit et de l’autre se protège. Autour, les plis de rouge et de blanc dans la lumière. Le pinceau visible, gras, présent. De l’autre côté du mur, un débarras, une cave, peut-être un atelier, empli de planches de bois posées contre un mur, de bastaings au sol, d’une boîte qui fait penser à un cercueil. Alors bien sûr, on connait l’histoire, alors on comprend, un atelier de menuisier. Mais ce qu’on voit ce sont une planche dressée et un autre planche perpendiculaire et on sait que c’est comme une croix. Presque une croix dont la lumière vient juste éclairer le bord le plus mince. Conduire notre regard. Le petit pan de mur qui fait tenir ensemble deux espaces, deux temps, part en morceaux comme si les ruines de l’histoire avaient déjà rongé l’image.